Depuis des temps immémoriaux, dans toutes les civilisations, dans toutes les cultures, orales ou écrites, il y eut des poètes au sein de la cité. Ils ont toujours fait entendre le diapason de la conscience humaine rendue à sa liberté insolvable, à son audace, à son exigence la plus haute. Quand on n'entend plus ce diapason, c'est bien la cacophonie qui règne, intellectuelle, spirituelle et morale : le symptôme d'un abandon, d'une lâcheté et bientôt d'une défaite. Pour Jean-Pierre Siméon, il est urgent de restituer à notre monde sans boussole la parole des poètes, rebelle à tous les ordres établis. Pas de malentendu : si la poésie n'est pas la panacée, si elle n'offre pas de solutions immédiates, elle n'en est pas moins indispensable, d'urgente nécessité même, parce que chaque poème est l'occasion, pour tous sans exception, de sortir du carcan des conformismes et consensus en tous genres, d'avoir accès à une langue insoumise qui libère les représentations du réel, bref de trouver les voies d'une insurrection de la conscience.
Jean-Pierre Siméon livre une réflexion sur l'avenir du monde, qu'il lie à la question de la poésie, de sa présence et de son rôle. Il nous parle de l'importance de la poésie au quotidien. Ce livre au titre faussement naïf, est fondamental même pour ceux qui ne sont pas des lecteurs réguliers et passionnés de poésie. Il est écrit dans une langue limpide. Un essai incisif visant à défendre la poésie, trop souvent oubliée dans notre société. Petit (par la taille) mais grand (par le contenu), ce livre sur la poésie ne vous laissera pas indifférent.
"La poésie est d'abord une manière d'habiter le monde et soi-même, d'y trouver sa propre respiration."