Le bouton de nacre est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. A travers leur histoire, nous entendons la parole des indigènes de Patagonie, celle des premiers navigateurs anglais et celle des prisonniers politiques. Certains disent que l’eau a une mémoire. Ce film montre qu’elle a aussi une voix.
Un film documentaire d’une puissance rare, dans lequel le réalisateur réussit à entremêler le destin des peuples premiers de Patagonie et celui des victimes de la dictature de Pinochet. Une histoire peu connue du Chili, presque effacée. On est pris aux tripes face à cette déclinaison de violence faite à l’être humain. La forme demeure originale puisqu’elle mêle photos ethnographiques, interviews passionnantes (dont celle du poète Raúl Zurita) et reconstitutions spatiales. Le lien avec le cosmos et l’eau demeure omniprésent. Patricio Guzman nous fait voyager entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, entre la permanence des éléments et la fragilité humaine. De magnifiques évocations des peuples indigènes qui vivaient pour et par l'océan, avec leur langue, leurs traditions, leur histoire, leur relation à la nature. Les questionnements autour de la mémoire confèrent à ce film documentaire une résonnance universelle. D’un humanisme profond et d’une poésie bouleversante. A voir absolument.