Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau.
Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.
Récompensé de multiples fois (Grand prix du festival de Cannes 2015, Oscar et César du meilleur film étranger 2016...), Le fils de Saul est une oeuvre importante. Il s'agit ici d'un témoignage quasi-documentaire, qui a l’audace de porter à l’écran l’indescriptible, à savoir une journée particulière d’un Sonderkommando. Pendant tout le film, la caméra suit le personnage principal au centre d’un écran 4/3. Un homme soumis, déjà mort à l’intérieur, usé par tant d’abjection, et laisse habilement au second plan une vérité floue mais que l’on devine aisément. Sans voyeurisme ni complaisance, nous sommes happés par ce film oppressant et bouleversant.